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La politique de la smart city entre public et privé
La question du numérique en ville a été peu présente dans la campagne municipale 2020. C’est pourtant au cours de cette dernière mandature que les enjeux numériques dans les collectivités territoriales, villes moyennes ou métropoles ont véritablement émergé.
Dans l’ensemble du débat, il en ressort que la politisation autour de ces projets est faible. Cette absence de point de vue partisan ne doit toutefois pas sous-évaluer les enjeux politiques du déploiement du numérique dans les villes, notamment en ce qui concerne l’usage des données personnelles.
La smart city, loin d’être uniforme, met en évidence des modes de gouvernance du numérique différents selon les territoires, mais aussi et surtout la relation entre acteurs publics et privés.
Au-delà des partis politiques, les agendas numériques des collectivités ont convergé autour de quelques dispositifs : plateformes de données, wifi public, capteurs et analyse des flux, éclairage urbain « intelligent », solutions de mobilité à la demande ou covoiturage, e-administration, etc. Cela s’est traduit par la création de services dédiés au sein des administrations.
Cette croissance du numérique est notamment liée aux évolutions légales comme le RGPD, qui imposent aux collectivités un certain nombre d’exigences en matière de gestion et de diffusion de données.
Mais elle est surtout poussée par les acteurs privés, des start-ups aux grandes entreprises, en passant par les cabinets de conseil. Ces derniers perçoivent dans les services numériques urbains un marché en expansion.
Tous ces acteurs tentent de construire et de pérenniser un marché du numérique pour les collectivités. Ils multiplient les salons et les événements à destination des villes moyennes, en s’appuyant sur les associations d’élus. Cette démarche fait circuler les modèles, les discours et les instruments technologiques entre les territoires.
Équiper les écoles de Drancy (93) en appareils mobiles était une promesse de campagne de la maire, Aude Lagarde. Le plan initial prévoyait un déploiement progressif, mais la crise sanitaire a changé la donne. « Cela nous a conduit à donner des gilets de sauvetage à tous les enfants face à la nouvelle vague », explique-t-elle. Ainsi, fait inédit à l’échelle nationale, Aude Lagarde a décidé d’équiper ses 218 classes de primaires en une fois.
« Cette mesure vise à assurer l’égalité des chances, à lutter contre la fracture numérique et à garantir la continuité pédagogique, et ce quel que soit le motif de rupture (maladie, pandémie…) », détaille la maire.
« Un projet de cette échelle, c’était une première. Nous avancions pas à pas, en fonction des problématiques qui apparaissaient », poursuit Aude Lagarde. « La collaboration avec idruide a été fructueuse. Leurs équipes étaient très réactives. La plupart d’entre eux sont d’ailleurs issus de l’Éducation nationale, ce qui apporte une vraie connaissance du terrain. »
Parmi les nouveautés développées pour répondre aux enjeux de Drancy, idruide a créé une solution de filtrage Internet pour protéger les élèves lors de leur navigation en ligne. Il est aussi possible de brider l’usage des tablettes, afin d’éviter une utilisation excessive des écrans. Le tout fonctionnant à l’école comme à la maison.
« Ces applications ont rapidement été mises en œuvre, la solution de gestion de classe a suivi, sans oublier la formation, qui est un vrai plus », rappelle Aude Lagarde. « Celle-ci, ainsi que le suivi par les équipes d’idruide ont permis de doubler le nombre de personnes formées en un temps record. »
« Aujourd’hui, c’est une réussite. Près de 95% des élèves sont dotés d’une tablette, avec des solutions qui permettent d’assurer la continuité pédagogique. Les enseignants sont formés et gèrent des outils favorisant la pédagogie différenciée. Tout cela en sécurité et avec un contrôle des usages », se réjouit l’édile.