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Le concret derrière l’abstraction du cloud numérique
Le cloud computing, de plus en plus utilisé aussi bien par les privés que par les entreprises et administrations, est une forme de stockage des données numériques. Toutefois, il se décline en plusieurs variantes.
Le cloud est un terme qui désigne la livraison de ressources et de services à la demande par Internet. Il désigne le stockage et l’accès aux données numériques via Internet plutôt que par le disque dur d’un ordinateur. Cet aspect immatériel lui confère parfois un côté abstrait, qui repose pourtant sur des bases très concrètes. Le cloud fonctionne en effet sur du matériel physique, qui fait partie d’une infrastructure qui stocke des milliards de données.
Ce stockage à distance le différencie donc du Network Attached Storage (NAS), utilisé par de nombreuses entreprises via un serveur en résidence qui leur est propre. Ce sont donc des réseaux locaux, à la différence du cloud qui stocke les données numériques à distance.
Pour accéder aux données stockées sur un cloud, il suffit de bénéficier d’une connexion Internet. Ce service présente donc l’avantage non négligeable de ne dépendre d’aucun appareil spécifique. L’utilisateur peut y accéder à travers plusieurs terminaux, aussi bien un ordinateur qu’une tablette ou encore un smartphone. De plus, les utilisateurs ne dépendent d’aucun système d’exploitation et peuvent accéder aux données n’importe quand.
Dans le milieu professionnel, le cloud permet aux entreprises d’acheter des ressources informatiques sous la forme de service, de la même manière que l’on consomme de l’électricité. Cela leur évite de construire et d’entretenir des infrastructures informatiques en interne.
Depuis la fin des années 2000, le cloud s’est développé en milieu scolaire avec l’ENT, ou environnement numérique de travail.
Selon le ministère de l’Éducation nationale, un espace numérique de travail (ENT) désigne un ensemble de services numériques choisis et mis à disposition de tous les acteurs de la communauté éducative (enseignants, élèves, directeurs d’établissements, etc.). L’ENT est un point d’entrée unifié qui permet à l’utilisateur d’accéder à ses services et contenus numériques. L’ENT offre un lieu d’échange et de collaboration.
De la maternelle au lycée, les ENT sont utilisés au quotidien. Ils participent à la mise en place de situations d’apprentissages favorisant l’autonomie et le travail collaboratif des élèves. Comme les confinements successifs l’ont montré, les ENT facilitent aussi la continuité pédagogique entre l’école et la maison. En effet, une interconnexion entre un ENT et une solution de gestion de parc numérique permet de rendre immédiatement accessibles les profils des élèves et des enseignants sur les appareils mobiles d’un établissement scolaire, même à distance.
Les activités sont regroupées autour de plusieurs axes, comme la production de contenus en commun, le partage d’idées, l’acquisition de méthodes de travail, ou encore la constitution d’une base commune d’informations.
Selon les chiffres de l’Éducation nationale, en octobre 2020, la quasi-totalité des lycées publics et près de 90 % des collèges publics disposent d’un ENT. Le taux est plus faible dans les écoles. Près de 17.000 d’entre elles (sur environ 44.000) ont un ENT. Des projets sont recensés dans presque tous les départements, mais à une échelle très variable de la commune à l’académie.
Si le cloud offre de nombreux avantages, il existe aussi des inconvénients et des risques qu’il faut prendre en compte pour protéger ses données.
À Strasbourg, l’incendie des locaux de l’entreprise d’hébergement de serveurs OVH, en mars dernier, a rappelé que le cloud est avant tout du matériel physique. Près de 120.000 serveurs ont été touchés par le feu et 2.000 clients ont perdu définitivement toutes leurs données. Cet événement rappelle qu’il faut séparer géographiquement les serveurs de secours des serveurs principaux pour éviter la perte pure et simple de toutes les données.
Les affaires d’exposition publique de photos dénudées de stars féminines ont mis en évidence les cyberattaques visant le cloud. Celles-ci entraînent l’exposition, le vol ou l’utilisation de données sensibles ou confidentielles.
Les fournisseurs de cloud collectent souvent des données personnelles, via leurs autres services, notamment les moteurs de recherche et les réseaux sociaux. Il est donc recommandé de faire attention aux conditions d’utilisation et à leur politique de confidentialité. Le RGPD doit lui aussi être respecté.
Enfin se pose la question du prix pour accéder à ces services de cloud. Certains fournisseurs proposent des tarifs adaptés en fonction de l’utilisation qui en est faite. En 2013, Randall Monroe, ancien roboticien de la NASA, a tenté de prédire quand la bande passante d’Internet surpasserait celle de FedEx. En effet, peu importe la vitesse d’une connexion Internet, il reste moins cher d’envoyer des centaines de giga-octets de données par les avions et les camions de l’entreprise que par Internet. Sa prédiction porte sur l’année 2040. Selon Monroe, la vitesse et le coût du stockage local sont moins élevés qu’un cloud contrôlé par une entreprise de télécommunications.